Saviez-vous que les émotions générées lors de l’application d’une crème sur votre peau avaient un impact direct sur l’état de votre peau ? En effet, de récentes études ont démontré que l’application de produit sur l’épiderme influait sur sa fonction protectrice naturelle et sur sa capacité à se défendre contre les agressions extérieures : c’est le principe même de la neurocosmétique.
Mais en quoi consiste la neurocosmétique ? Pourquoi le secteur de la cosmétique s’intéresse de plus en plus aux neurosciences ? Sans plus tarder, découvrez dans les lignes qui suivent toutes les réponses à ces questions que vous vous posiez !
Déjà plus de 30 ans que la notion de neurocosmétique a vu le jour dans l’univers de la beauté ! Ce constat est parti de la découverte, par plusieurs chercheurs, de la relation privilégiée qui existe entre la peau et le cerveau. En effet, tous deux ont la particularité de se former en même temps, au 21ème jour de l’embryon.
De suite, vous comprenez mieux l’origine de l’expression “avoir les nerfs à fleur de peau”…
En partant de ce postulat, les scientifiques du secteur de la beauté se sont par la suite penchés sur les émotions ressenties lorsqu’on applique une crème sur sa peau. L’objectif ? Comprendre le processus par lequel les émotions agissent lors de l’utilisation de manière à développer le produit qui nous procurera le plus de plaisir.
Connaissez-vous les différents mécanismes qui se mettent en place lorsque vous appliquez une crème sur votre corps ? Arnaud Aubert, chercheur en neurosciences et enseignant à l’université de Tours, lui, s’est déjà posé la question : “Toute une chaîne d’effets indirects suit les effets cutanés induits par les ingrédients actifs”.
De façon inconsciente, le résultat beauté est perçu par notre cerveau, provoquant directement une émotion positive. C’est ce qu’on appelle : le circuit de la récompense. “Cette émotion va à son tour induire des représentations de soi plus positives, comme l’estime de soi, la confiance en soi et, finalement, entraîner des changements dans les comportements sociaux” confie Arnaud Aubert.
Mais concrètement, qu’est-ce qui peut nous rendre si heureux lorsqu’on s’applique un produit cosmétique ? Certes, l’activation du circuit de la récompense améliore votre bien-être. Mais ce n’est pas tout ! Certains ingrédients, tels que les peptides ont la capacité, une fois dans la peau, d’envoyer un message jusqu’à votre cerveau en passant votre système nerveux pour relaxer votre humeur.
Et si la neurocosmétique concerne l’ensemble des produits exerçant une action sur l’épiderme, liée à une influence sur le système nerveux, sachez que son champ d’action est extrêmement varié. Nous venons de le voir, certains ingrédients sont capables d’apaiser votre esprit. À l’inverse, d’autres ingrédients peuvent avoir des propriétés stimulantes, réduire les réactions inflammatoires ou encore moduler certains récepteurs.
Outre les bienfaits qu’apportent le simple fait de s’appliquer une crème, l’odeur du produit a également un impact sur notre humeur. De plus en plus, les marques de cosmétiques s’attachent à utiliser des senteurs bien spécifiques, afin de réveiller chez nous un sentiment de plaisir.
À titre indicatif, la fleur d’oranger est souvent utilisée dans les crèmes pour ses propriétés antidépressives. Et si la lavande est réputée comme étant apaisante, les agrumes eux, sont synonyme de fraîcheur et de bonne humeur.
Vous l’aurez compris, ces crèmes aux senteurs douces et agréables font du bien au moral. Appliquées le soir, avant le coucher, ces produits cosmétiques aux vertus apaisantes permettent de se détendre, de relaxer son corps et par conséquent, de mieux s’endormir.
L’expérience et l’impact visuel d’un cosmétique sur l’individu font également partie des leviers étudiés par les scientifiques. En effet, de nombreuses études ont démontré que l’évaluation des sens était différente en fonction de l’environnement dans lequel se trouve l’individu.
Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Un consommateur n’appréciera pas un soin hydratant de la même manière, en fonction de l’environnement dans lequel il se trouve. Par exemple, le ressenti sera différent en fonction de si l’individu sent le produit en magasin, en institut ou encore lors d’un massage.
Bien que le principe de neurocosmétique ne date pas d’hier, le potentiel de celui-ci est encore aujourd’hui sous-estimé. En effet, avec 800 000 neurones, 11 mètres de nerfs et pas moins de 200 récepteurs sensoriels par cm², notre peau est loin d’avoir livré tous ses secrets !